Après deux jours déjà riches en signaux, le dimanche a joué son rôle de révélateur. Non pas en bouleversant totalement les équilibres, mais en confirmant certaines trajectoires et en en fragilisant d’autres. La vitesse féminine s’installe dans une logique de continuité. Le slalom masculin, lui, continue d’avancer sur une ligne de crête.

Super-G dames — St. Moritz, la confirmation plus que la surprise

Le Super-G de St. Moritz n’a pas raconté une rupture, mais une confirmation. Alice Robinson s’impose avec maîtrise, dans un registre désormais familier : engagement franc, lignes propres, gestion des appuis sans excès. La Néo-Zélandaise n’est plus une invitée ponctuelle en vitesse ; elle s’installe.

Derrière, Romane Miradoli confirme la solidité entrevue les jours précédents. Deuxième à huit centièmes, la Française valide une régularité retrouvée sur un terrain exigeant. Sofia Goggia complète le podium et poursuit un week-end très consistant, sans dominer mais sans faillir.

Super-G dames — Dimanche

1. Alice Robinson (NZL) — 1:14.84

2. Romane Miradoli (FRA) — +0.08

3. Sofia Goggia (ITA) — +0.19

Dans le contexte élargi du week-end, ce Super-G s’inscrit dans une dynamique claire : Lindsey Vonn a marqué les esprits vendredi et samedi, Emma Aicher s’est affirmée comme une prétendante durable, et Robinson s’invite désormais dans cette conversation. La vitesse féminine ne se résume plus à un duel unique.

Slalom hommes — Val d’Isère, une discipline sous tension permanente

À Val d’Isère, le slalom a suivi une logique radicalement différente. Dès la première manche, le constat s’est imposé : seulement quarante classés, puis trente qualifiés pour la seconde manche — la norme en théorie, mais révélatrice ici d’un tracé exigeant et d’une marge d’erreur minimale.

Dans ce contexte, Timon Haugan s’impose avec une course complète, sans éclat inutile mais sans rupture. Loïc Meillard, enfin solide sur deux manches, prend une deuxième place précieuse. Henrik Kristoffersen complète le podium en limitant les dégâts, dans une discipline où terminer est déjà un acte fort.

Slalom hommes — Dimanche

1. Timon Haugan (NOR) — 1:37.89

2. Loïc Meillard (SUI) — +0.28

3. Henrik Kristoffersen (NOR) — +0.34

DNF notables : Noël, Rassat, Braathen, McGrath, Feller

Plus que la victoire, c’est l’ampleur des abandons qui interroge. Le slalom masculin confirme qu’il ne pardonne plus rien : la vitesse pure ne suffit pas, la constance devient la variable décisive.

Lecture élargie — trois jours pour dessiner des tendances

Pris isolément, le dimanche ne raconte qu’une partie de l’histoire. Mais replacé dans la continuité de vendredi et samedi, il éclaire plusieurs dynamiques. En vitesse dames, les descentes et le Super-G ont dessiné un trio solide — Vonn, Aicher, Goggia — désormais rejoint par Robinson. En slalom hommes, aucune domination ne s’installe : chaque course redistribue, fragilise, relance.

À ce stade de la saison, les globes ne se jouent pas encore. Mais ils commencent à se défendre. Et ce week-end l’a montré clairement : l’hiver se gagnera moins sur l’éclat que sur la capacité à répéter des courses propres, dans des contextes de plus en plus tendus.