Copper Mountain a offert au slalom féminin son premier vrai point de repère de l’hiver. Dans une discipline annoncée comme l’une des plus ouvertes de la saison olympique, Mikaela Shiffrin a choisi la manière forte pour rappeler son statut : une première manche de référence, une seconde solide, et au bout du compte une victoire avec plus d’une seconde et demie d’avance. Derrière elle, Lena Dürr et Lara Colturi complètent un podium qui raconte autant le présent que ce qui vient.
Shiffrin, une victoire de reprise en main
Après un géant frustrant, Shiffrin avait besoin d’un slalom plein. Elle a livré exactement cela : un premier tracé posé, net, meilleur temps sans effet de manche, puis une deuxième manche construite sur le même principe – aucune panique, aucun excès, simplement un ski tenu, précis, parfaitement adapté à la neige sèche de Copper.
Au total, elle s’impose en 1:48.75, avec le meilleur temps en première manche (52"94) et le deuxième en seconde (55"81). Dans un plateau où les écarts se comptent souvent en dixièmes, sa marge finale de 1"57 sur Dürr dit tout : le slalom reste, quand elle en décide ainsi, sa discipline naturelle.
1. Mikaela Shiffrin (USA) — 1:48.75 (1er temps de M1, 2e temps de M2)
2. Lena Dürr (GER) — 1:50.32 (+1"57), 3e temps de M2
3. Lara Colturi (ALB) — 1:50.60 (+1"85), podium construit sur une M1 très solide
Dürr, la constante dans un plateau mouvant
À 34 ans, Lena Dürr continue d’occuper un rôle singulier : celui d’un repère. Sa course à Copper en est un parfait exemple. Neuvième temps de la première manche (+1"28), puis troisième temps de la seconde, elle remonte sept places grâce à ce qu’elle sait faire de mieux : un ski propre, aligné, peu spectaculaire mais extrêmement efficace.
Dans un slalom où les grandes favorites alternent parfois les éclats et les erreurs, l’Allemande rappelle qu’il existe toujours une voie de régularité. Elle ne bouleverse pas la hiérarchie, mais elle l’encadre.
Colturi, un podium de fondation
Pour Lara Colturi, ce podium vaut autant pour sa forme que pour son fond. Quatrième après la première manche (+0"74), elle signe en seconde un run moins brillant (14e temps), mais suffisamment tenu pour rester sur la boîte. Ce n’est pas la prise de pouvoir annoncée par Levi, mais c’est une brique supplémentaire dans la construction d’un hiver de haut niveau.
Colturi ne domine pas encore la discipline, mais elle est là, à sa place, dans le champ direct de Shiffrin, sans disparaître au moindre faux pli. Dans la perspective de l’hiver olympique, ce type de résultat compte autant que certaines victoires isolées.
Partie avec le 28e temps de la première manche (+3"62), la Française Caitlin McFarlane a signé la meilleure manche du deuxième tracé. Son 55"63 (–0"18 sur le temps de Shiffrin en M2) la propulse de la 28e à la 12e place finale.
Dans un secteur technique français en reconstruction, ce run compte davantage qu’une simple entrée dans le top 15. Il montre que derrière les têtes d’affiche annoncées, une nouvelle génération est capable de saisir la moindre fenêtre ouverte.
Les positions qui comptent derrière le podium
Derrière le trio de tête, Copper dessine aussi la carte des forces collectives. Wendy Holdener (4e) et Camille Rast (10e) confirment la profondeur suisse, malgré une deuxième manche plus difficile pour Holdener (25e temps de M2).
La Suède place Anna Swenn Larsson au 5e rang et Sara Hector au 9e, deux résultats qui, sans faire la une, installent une base solide pour la suite de l’hiver. L’Autriche, avec Liensberger (6e), Truppe (7e) et Gallhuber (11e), retrouve des couleurs dans une discipline qui lui a longtemps échappé.
Les manquées du jour et le récit à venir
Il manque à ce tableau une grande absente de la journée : Zrinka Ljutic, attendue comme l’une des principales rivales de Shiffrin, n’a pas su transformer Copper en course référence. Sans catastrophe dans le ski, mais sans grande manche non plus, elle laisse passer une occasion de s’installer plus haut dans le classement de la discipline.
Ce n’est pas une sortie de route, plutôt un contretemps. Mais dans un plateau où Shiffrin sait encore quand frapper fort, où Colturi accumule les bases et où des profils comme Dürr verrouillent le haut de tableau, chaque rendez-vous manqué pèsera.
Ce que Copper change vraiment
Ce slalom ne ferme aucune porte. Il en rouvre plusieurs. Shiffrin montre qu’elle peut toujours s’extraire du peloton lorsque la neige, le tracé et le contexte se mettent en ligne. Colturi confirme qu’elle appartient désormais au cercle restreint de celles qui visent le globe. Dürr rappelle que l’expérience reste une arme décisive dans les hivers compliqués.
Ajoutez à cela une manche manifeste de McFarlane, des blocs suisse, suédois et autrichien en progression, et Copper livre ce message simple : le slalom féminin 2025/26 ne sera pas une histoire à un seul visage. Shiffrin garde la main, mais le plateau, lui, ne se dissipera pas.
Suède : Swenn Larsson (5e) et Hector (9e) signent un duo solide, sans coup d’éclat mais riche en points.
Norvège : Stjernesund remonte jusqu’à la 14e place avec un second run correct, Holtmann sort en M2 : signal mitigé mais potentiel intact.
Finlande : pas de résultat majeur ici, mais un groupe jeune qui continue d’accumuler des manches sur neige nord-américaine en vue des prochains Levi.